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Histoire de l'ONU

1944-1945 : Conférences de Dumbarton Oaks et de Yalta...

1944-1945 : Conférences de Dumbarton Oaks et de Yalta... - Maria Portugal-World View

 

Photo ONU/Photo historique

 

1944-1945 : Conférences de Dumbarton Oaks et de Yalta

 

Le premier projet de l'ONU est élaboré au cours d'une conférence tenue dans un hôtel particulier de Washington appelé « Dumbarton Oaks ». Lors d'une rencontre organisée à l'automne 1944, les représentants de la Chine, des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'URSS se sont mis d'accord sur les objectifs, la structure et le fonctionnement d'une organisation mondiale.

Les représentants de l'URSS, du Royaume-Uni et des États-Unis se sont réunis pour la séance d'ouverture de la Conférence sur l'organisation internationale en faveur de la paix et de la sécurité dans la période de l'Après-guerre.

Au début de 1945, Roosevelt, Churchill et Staline ont réaffirmé leur engagement en faveur de la paix.

Les principes sur lesquels serait fondée la future organisation mondiale étaient dès lors définis. Mais l'énoncé des principes et des buts de l'organisation que l'on se proposait de créer étaient une chose et la mise au point de son mécanisme en était une autre. Beaucoup de pays devaient au préalable donner leur accord sur un plan dont les détails devaient être fixés.

 

7 octobre 1944  ||  Dumbarton Oaks

C'est à cet effet que les représentants de la Chine, des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'URSS se réunirent dans un hôtel particulier, appelé Dumbarton Oaks, à Washington, en une conférence d'un caractère nettement pratique. A l'issue de cette Conférence, qui se termina le 7 octobre 1944, les quatre puissances soumirent à l'examen de tous les gouvernements des Nations Unies et de tous les peuples du monde un projet d'organisation mondiale.

 

Un projet d'organisation mondiale

||  Structure

Selon les propositions de Dumbarton Oaks, le futur organisme, qui porterait le nom d'Organisation des Nations Unies, serait composé de quatre organes principaux :

une Assemblée générale où tous les membres seraient représentés;

un Conseil de sécurité composé de 11 membres, dont cinq seraient permanents, et les six autres élus par l'Assemblée générale;

un Conseil économique et social;

une Cour internationale de justice.

Un Secrétariat était également prévu.

||  Rôles et responsabilités

Le trait essentiel de ce plan était que la responsabilité d'empêcher le retour de la guerre incomberait au Conseil de sécurité. L'Assemblée générale serait appelée à étudier, discuter et faire des recommandations destinées à encourager la coopération internationale et à régler des situations susceptibles de compromettre le bien-être général. Elle pourrait étudier les principes généraux de coopération pour le maintien de la paix et de la sécurité, et pour le désarmement. Mais elle ne pourrait faire de recommandations sur aucune des questions dont le Conseil de sécurité serait saisi. Toute question requérant une action devrait être renvoyée au Conseil de sécurité.

||  Méthode de vote

La très importante question de la méthode de vote au Conseil de sécurité était laissée en suspens à Dumbarton Oaks et son examen remis à plus tard.

||  Forces armées 

Le plan de Dumbarton Oaks comportait un autre point majeur : les États Membres auraient à mettre des forces armées à la disposition du Conseil de sécurité. Cette disposition a beaucoup retenu l'attention et a fait l'objet de nombreuses remarques lorsque le nouveau plan fut comparé au pacte de la Société des Nations (SDN). On s'accordait à reconnaître que l'absence de forces armées avait été une faiblesse fatale du mécanisme créé par l'ancienne organisation pour le maintien de la paix, et que la nouvelle proposition représentait un progrès notable.

Le plan a fait l'objet de discussions approfondies dans tous les pays alliés, et une large couverture par la presse et la radio a permis à chacun d'en apprécier les mérites.

Le gouvernement britannique publia un commentaire détaillé, tandis qu'aux États-Unis, le Département d'État assurait la diffusion du plan en distribuant 1 900 000 exemplaires et en le faisant commenter par des conférenciers, par la radio et le cinéma.

Des commentaires et des critiques constructives furent envoyés par de nombreux gouvernements, notamment ceux de l'Australie, de la Belgique, du Canada, de la Tchécoslovaquie, de la France, des Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, de la Pologne, de l'Union Sud-Africaine, de l'Union soviétique, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Les chefs des principales puissances alliées de la Seconde Guerre mondiale se sont réunis à Yalta, en Crimée pour décider les plans militaires afin de vaincre définitivement l'Allemagne.

 

11 février 1945  ||  Yalta -  la procédure de vote

 

Mais il restait à remplir une lacune importante dans les propositions de Dumbarton Oaks : la procédure de vote au Conseil de sécurité. Ce vide a été comblé à Yalta (Crimée), lors d'une conférence entre MM. Churchill, Roosevelt et Staline, assistés de leurs Ministres des affaires étrangères et leurs chefs d'état-major. Le 11 février 1945, on annonçait que la Conférence de Yalta avait résolu cette question et que la Conférence de San-Francisco était convoquée.

« Nous sommes (déclaraient les trois chefs) résolus à créer avec nos alliés, aussitôt que possible, une organisation générale internationale pour la sauvegarde de la paix et de la sécurité ... Nous avons convenu de convoquer le 25 avril 1945, à San-Francisco, une Conférence des Nations Unies, qui établira, sur la base des entretiens officieux de Dumbarton Oaks, la Charte de l'Organisation dont il s'agit ».

5 mars 1945  ||  San Francisco - une invitation

Les convocations furent envoyées le 5 mars 1945 ; elles informaient également les gouvernements invités de l'accord sur la procédure de vote au Conseil de sécurité, auquel avait abouti la Conférence de Yalta.

12 avril 1945  ||  Changement à la tête des négociations

Peu de temps après, survint le décès du Président Roosevelt dont la politique avait si grandement contribué à établir les plans de la Conférence de San-Francisco. On craignit un moment que la conférence ne fût retardée mais le Président Truman décida de maintenir toutes les dispositions déjà prises, et la conférence s'ouvrit à la date convenue.

1945 : Conférence de San Francisco...

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Photo ONU/Photo historique

Lors de la Conférence de San Francisco, l'Egypte signe la Charte des Nations Unies.

 

 

 

1945 : Conférence de San Francisco

 

Quarante-six pays avaient d'abord été invités à la Conférence de San-Francisco. C'étaient, en plus des quatre pays sous l'égide desquels s'ouvrait la Conférence, tous les pays qui avaient déclaré la guerre à l'Allemagne et au Japon et signé la Déclaration des Nations Unies.

Cependant, la Pologne, n'a pas pu assister à la Conférence, car la composition de son gouvernement avait été annoncée trop tard pour qu'elle puisse se faire représenter. Un espace fut laissé en blanc sur la Charte pour la signature de la Pologne, qui avait été l'un des signataires originaires de la Déclaration des Nations Unies. La formation du gouvernement polonais fut annoncée le 28 juin. Le 15 octobre 1945, la Pologne a pu signer la Charte et devenir ainsi un des membres fondateurs de l'ONU.

La Conférence elle-même invita quatre autres États : la République socialiste soviétique de Biélorussie, la République socialiste soviétique d'Ukraine, le Danemark, qui venait d'être libéré, et l'Argentine.

Les délégués de 50 pays se réunirent à San Francisco. Ils représentaient environ 80 % de la population du globe. La Conférence avait à son ordre du jour les propositions de Dumbarton Oaks pour rédiger une Charte acceptable par tous les pays.

Les chefs des délégations des pays sous l'égide desquels se tenait la Conférence ont présidé à tour de rôle les réunions plénières : M. Anthony Eden (Royaume-Uni), M. Edward Stettinîus (États-Unis), M. T. V, Soong (Chine) et M. Vyacheslav Molotov (Union soviétique). Au cours des séances ultérieures, Lord Halifax s'est substitué à M. Eden et M. Gromyko a remplacé M. Molotov.

Commissions préparatoires

Chaque partie de la Charte devait être approuvée à la majorité des deux tiers. Avant la tenue des réunions plénières, une grande partie du travail de rédaction fut réalisé au sein de commissions préparatoires.

La Conférence constitua un « Comité de direction » composé de tous les chefs de délégation. Ce comité devait décider de toutes les questions de principe et de politique les plus importantes. Composé d'un représentant par État, il comportait 50 membres. Un Comité exécutif, composé de 14 chefs des délégations, fut chargé de préparer des recommandations pour le Comité de direction.

Le projet de Charte fut ensuite divisé en quatre parties dont chacune fut examinée par une « commission ». Ces quatre commissions se sont subdivisées en 12 comités techniques.  

La Première commission s'occupait des buts généraux de l'Organisation, de ses principes, de l'admission des membres, de l'organisation du Secrétariat et de la question des amendements à la Charte.

La Deuxième commission examinait les pouvoirs et attributions de l'Assemblée générale.

La Troisième commission se chargeait des questions concernant le Conseil de sécurité.

La Quatrième commission étudiait le projet de statut de la Cour internationale de justice, préparé par une commission de juristes de 44 pays qui s'étaient réunis à Washington en avril 1945.

 

Divergences et controverses

Il n'y a eu que dix séances plénières, mais il a fallu près de 400 séances de commissions et de comités au cours desquelles chaque texte était passé au crible. Il ne s'agissait évidemment pas seulement de rédaction et de terminologie. On s'est trouvé en présence de sérieux conflits d'opinions et de divergences de vues, et même d'une crise ou deux qui firent craindre à quelques observateurs que la Conférence ne se sépare sans être arrivée à un accord.

Organisations régionales

Un des sujets de controverse fut la question des « organisations régionales ». Beaucoup de  pays avaient conclu leurs propres accords de défense régionale et d'assistance mutuelle, comme par exemple, le système inter-américain et la Ligue arabe. Il s'agissait de décider comment rattacher de tels accords à l'organisation mondiale. La Conférence décida de leur réserver un rôle dans le règlement pacifique des différends et, dans certaines circonstances, dans l'exécution de mesures de coercition, à condition que les buts et les activités de ces groupes soient conformes aux buts et principes des Nations Unies.

Révision des traités

La Société des Nations avait mis au point un mécanisme pour la révision des traités entre les pays membres. L'Organisation des Nations Unies devait-elle créer un dispositif analogue? La Conférence décida finalement que les traités qui seraient conclus après l'établissement de l'Organisation seraient enregistrés au Secrétariat et publiés par celui-ci. Quant à leur révision, aucune disposition spéciale n'a été prévue, bien que l'Assemblée générale puisse recommander la révision d'un traité au cours d'une enquête sur une situation exigeant un règlement pacifique.

Régime de tutelle

La Conférence a ajouté un chapitre nouveau sur une question qui ne figurait pas dans les propositions de Dumbarton Oaks : la création d'un régime pour les territoires placés sous la tutelle des Nations Unies. Cette question a soulevé de longs débats. Le but de la tutelle devait-il être « l'indépendance » ou bien « l'autonomie » des populations de ces territoires? Dans le premier cas, qu'adviendrait-il de régions trop petites pour pouvoir assurer leur défense par leurs propres moyens? C'est « l'autonomie » qui a finalement été retenue. Ce terme impliquait l'indépendance - si la population de la région en question la désirait et était capable d'en assumer la responsabilité – ainsi que le droit de choisir un autre régime dans le cadre d'un groupe de territoires.

Cour internationale de justice

La juridiction de la Cour internationale de justice a suscité un très long débat, et la Conférence a décidé que les pays membres ne seraient pas obligés d'accepter la juridiction de la Cour mais qu'ils pourraient s'y soumettre bénévolement.

La Conférence a également résolu, après une étude approfondie, la question de modifications éventuelles de la Charte.

Droit de veto

Mais, c'est surtout la faculté pour chacun des « Cinq Grands » d'exercer le droit de  « veto » à l'égard d'une décision du puissant Conseil de sécurité qui a été longuement et âprement débattue. Il semblait à un moment que le désaccord sur cette question allait faire échouer la conférence. Les autres puissances craignaient que, si l'un des « Cinq Grands » menaçait la paix, le Conseil de sécurité ne fût incapable d'agir, tandis qu'en cas de conflit entre deux puissances qui ne seraient pas membres permanents du Conseil, les « Cinq Grands » pourraient agir de façon arbitraire. Elles tentèrent donc de restreindre le pouvoir du « veto ». Mais les grandes puissances insistèrent toutes sur l'importance vitale de ces dispositions, en soulignant que le maintien de la paix mondiale serait en grande partie leur responsabilité. Finalement, les petites puissances se sont inclinées pour ne pas faire obstacle à la création de l'Organisation.

 

Adoption de la Charte à l'unanimité

Ce problème et plusieurs autres d'importance considérable ont été résolus parce que chaque nation était décidée à créer une organisation internationale sinon parfaite du moins aussi bonne que possible.

C'est dans cet esprit que le 25 juin, les représentants s'assemblèrent pour une dernière séance plénière à l'Opéra de San-Francisco. Lord Halifax qui présidait, soumis le projet de Charte définitif :

« De toute notre vie, dit-il nous ne pourrions voter sur une question plus importante que celle sur laquelle nous allons maintenant nous prononcer ».

Étant donnée l'importance historique de ce scrutin, Lord Halifax proposa qu'on procède non pas, comme d'habitude, à main levée, mais par appel nominal. Tous les délégués se levèrent les uns après les autres. Puis, toute l'assistance, soit quelque 3.000 personnes, se leva également. Une ovation immense retentit lorsque le Président annonça que la Charte était adoptée à l'unanimité.

Signature

Le lendemain, les délégués se réunirent dans la salle du Veterans Memorial Hall pour signer les deux volumes historiques : la Charte et le Statut de la Cour internationale de justice. La Chine, première victime de l'agression d'une puissance de l'Axea, eut l'honneur de signer la première.

Le Président Truman dans son allocution de clôture déclara :

« La Charte des Nations Unies que vous venez de signer constitue une base solide sur laquelle nous pourrons édifier un monde meilleur. Cet acte qui entre dans l'histoire vous honore. Entre la victoire en Europe et la victoire finale dans la plus destructive des guerres, vous avez remporté une victoire sur la guerre elle-même... Grâce à cette Charte, le monde peut commencer à entrevoir le moment où tous les êtres humains pourront vivre une vie décente d'hommes libres ».

Le Président fit observer ensuite, que la Charte n'était valable que si tous les peuples du monde étaient déterminés à la mettre en pratique :

 « Si nous ne le sommes pas, nous trahirons ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie afin que nous puissions nous assembler ici librement pour élaborer cette Charte. Si nous cherchons à nous en servir égoïstement, dans l'intérêt d'un pays quelconque ou d'un petit groupe de pays, nous serons également coupables de trahison ».

Ratification

Il était prévu que la Charte n'entrerait en vigueur qu'après que les gouvernements de la Chine, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Union soviétique et des États-Unis, ainsi que de la majorité des autres États signataires, l'auraient ratifiée et auraient déposé les instruments de ratification au Département d'État des États-Unis.

Cette condition a été remplie et l'Organisation des Nations Unies est devenue une réalité le 24 octobre 1945 à l'issue de quatre années de préparations.

 

 

 

LES PRÉCURSEURS DES NATIONS UNIES...

 

 
 

LES PRÉCURSEURS DES NATIONS UNIES

 

1865 || 1874

Les États ont initialement créé des organisations internationales pour coopérer sur des thèmes spécifiques. Ainsi, l’Union internationale des télécommunicationsa été fondée en 1865 comme l’Union télégraphique internationale, et l’Union postale universelle a été créée en 1874. Aujourd’hui, celles-ci sont devenues des institutions spécialisées des Nations Unies.

1899 || 1902

En 1899, la Conférence internationale de la paix s’est tenue à la Haye pour élaborer des outils visant à résoudre pacifiquement les crises, éviter des guerres, et établir des règles de conflits. La Convention pour le règlement pacifique des conflits internationaux y a été adoptée, et la Cour permanente d’arbitrage, qui débuta ses travaux en 1902, y a également été établie.

1919

Précurseur de l’Organisation des Nations Unies, la Société des Nations (SDN) a été créée dans des circonstances similaires, pendant la Première Guerre mondiale; elle a été établie en 1919 par le Traité de Versailles « pour promouvoir la coopération internationale et obtenir la paix et la sécurité ». L’Organisation internationale du Travail a aussi été créée par le Traité de Versailles, en tant qu’entité affiliée à la SDN. La Société des Nations a cessé ses activités n’ayant pas réussi à éviter la Seconde Guerre mondiale.

 

Histoire de l'ONU

1er janvier 1942 || La première utilisation de l'expression « Nations Unies » 

 

Suggérée par le Président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt, l'expression « Nations Unies » est apparue au cours de la Seconde guerre mondiale. Elle fut utilisée pour la première fois dans la Déclaration des Nations Unies du 1er janvier 1942, texte par lequel les représentants de 26 pays se sont engagés à poursuivre ensemble la guerre contre les puissances de l'Axe.

 

24 octobre 1945 || L'Organisation des Nations Unies voit le jour

Au printemps 1945, les représentants de 50 pays se sont rencontrés lors de la Conférence de San Francisco afin d'élaborer la Charte des Nations Unies. Les propositions rédigées par les représentants de la Chine, des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'URSS entre août et octobre 1944 à Dumbarton Oaks (États-Unis), ont servi de base à leurs travaux.

La Charte fut finalement signée le 26 juin 1945 par les représentants des 50 futurs États Membres.

L'Organisation des Nations Unies a été instituée le 24 octobre 1945 à la suite de la ratification de la Charte par la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'URSS et la majorité des autres pays signataires.

Depuis lors, la Journée des Nations Unies est célébrée le 24 octobre de chaque année.

 

Ecouter :

https://soundcloud.com/united-nations-eng/reading-of-the-preamble-to-the-un-charter-by-sir-laurence-olivier