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5. Investir 20 milliards...

5. Investir 20 milliards d’euros par an dans la rénovation thermique des bâti...

 

5. Investir 20 milliards d’euros par an dans la rénovation

thermique des bâtiments 

 

Améliorer la qualité de notre patrimoine immobilier en dynamisant l’économie locale 

 

« Gouverner, c’est d’abord loger son peuple ». Cette parole de l’Abbé Pierre résonne d’une manière particulièrement forte aujourd’hui. En effet, 60 % de l’énergie utilisée pour le chauffage provient de combustibles fossiles, sans parler des gaz fluorés utilisés comme fluides frigorigènes pour la climatisation. Or le bâtiment représente 26 % de nos émissions nationales, soit le deuxième secteur le plus émissif après le transport. Isoler entièrement un logement, un bâtiment public ou un bâtiment privé, c’est investir dans ce que notre pays a de plus concret, de plus durable. C’est adapter notre logement aux enjeux climatiques et le rendre plus résilient en été comme en hiver. C’est permettre à chaque citoyen de faire des économies sur sa facture de chauffage et aux ménages les plus modestes de vivre dans des logements décents. Rénover, c’est aussi contribuer à la lutte contre l’artificialisation des sols, à l’utilisation de matériaux locaux et biosourcés et au développement de l’économie circulaire.  

Pourtant les investissements actuels sont loin d’être à la hauteur de cet enjeu national. Certes, l’État s’est fixé des objectifs ambitieux comme la disparition, à horizon 2025, des 4,8 millions de logements très énergivores – communément qualifiés de « passoires thermiques » – que compte le pays ainsi que la rénovation de 500.000 logements par an, dont 150.000 passoires thermiquesoccupées par des ménages modestes. Mais ces promesses ne sont pas suivies d’effets, faute de moyens budgétaires adaptés. Pour tenir ces objectifs, il faut un grand plan de rénovation coordonné au niveau national et un budget d’au moins 20 milliards d’euros par an sur dix ans. Or nous n’y consacrons aujourd’hui que 3 ou 4 milliards annuels ; à peine un ou deux milliards de plus pendant les trois ans du plan de relance. C’est trop peu et trop lent. Nous devons accorder beaucoup plus de subventions directes aux ménages modestes et des crédits à taux zéro pour les plus aisés. L’État lui-même doit être exemplaire et se montrer à la hauteur des demandes des administrations publiques déconcentrées et des collectivités. Ce plan, nous pouvons largement le financer en empruntant à taux négatifs et en utilisant l’effet de levier de nos banques publiques d’investissement. Ce sera un investissement extrêmement rentable pour la Nation, car cet argent alimentera un tissu de PME, stimulera la consommation, favorisera la réhabilitation et donc l’attractivité des centres-villes de nos petites communes et réduira le coût, pour la sécurité sociale, des pathologies liées à la précarité énergétique.