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Histoire de l'ONU

LES PRÉCURSEURS DES NATIONS UNIES...

 

 

 

1865 || 1874

Les États ont initialement créé des organisations internationales pour coopérer sur des thèmes spécifiques. Ainsi, l’Union internationale des télécommunicationsa été fondée en 1865 comme l’Union télégraphique internationale, et l’Union postale universelle a été créée en 1874. Aujourd’hui, celles-ci sont devenues des institutions spécialisées des Nations Unies.

1899 || 1902

En 1899, la Conférence internationale de la paix s’est tenue à la Haye pour élaborer des outils visant à résoudre pacifiquement les crises, éviter des guerres, et établir des règles de conflits. La Convention pour le règlement pacifique des conflits internationaux y a été adoptée, et la Cour permanente d’arbitrage, qui débuta ses travaux en 1902, y a également été établie.

1919

Précurseur de l’Organisation des Nations Unies, la Société des Nations (SDN) a été créée dans des circonstances similaires, pendant la Première Guerre mondiale; elle a été établie en 1919 par le Traité de Versailles « pour promouvoir la coopération internationale et obtenir la paix et la sécurité ». L’Organisation internationale du Travail a aussi été créée par le Traité de Versailles, en tant qu’entité affiliée à la SDN. La Société des Nations a cessé ses activités n’ayant pas réussi à éviter la Seconde Guerre mondiale.

1941 : La Déclaration du palais de Saint-James...

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Thomas H. Shepherd

Le Palais de Saint-James, Londres.

 

 

 

1941 : La Déclaration du palais de Saint-James

 

Les passages suivants, extraits de cette Déclaration, peuvent encore servir de mot d'ordre pour la paix : « La seule base solide d'une paix durable sera la collaboration spontanée des peuples libres dans un monde où, la menace de l'agression ayant été écartée, tous pourront avoir l'assurance de leur sécurité économique et sociale; [...] C'est notre intention de travailler à ces fins ensemble et avec les autres peuples libres, tant en temps de guerre qu'en temps de paix. »

Signée à Londres le 12 juin 1941, la Déclaration du palais de Saint-James a été le premier d'une série de documents qui ont abouti à la fondation des Nations Unies.

En juin 1941, la ville de Londres était le siège de neuf gouvernements en exil. La capitale britannique avait déjà subi 22 mois de guerre, et les sirènes annonçant les raids aériens hurlaient souvent dans la métropole mutilée. Presque toute l'Europe était aux mains de l'Axea. Sur l'Atlantique, l'ennemi s'attaquait aux convois de ravitaillement et coulait les bateaux avec une sinistre régularité. Mais à Londres, et parmi les gouvernements et les peuples alliés, la foi en la victoire finale restait inébranlée.

Mieux même, au-delà de la victoire militaire qu'il fallait encore remporter, on songeait déjà à l'après-guerre. 

« Après que nous aurons remporté la victoire, devrons-nous continuer à vivre dans la crainte d'une nouvelle guerre? Ne pourrions-nous pas nous assigner un but plus élevé que la victoire militaire? Ne serait-il pas possible de rendre la vie meilleure pour tous les pays et pour tous les peuples et détruire ainsi, une fois pour toutes, les germes de la guerre? »

12 Juin 1941  ||  Une Déclaration interalliée

Le 12 juin, les représentants du Royaume-Uni, du Canada, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et de l'Afrique du Sud, et ceux des gouvernements exilés de la Grèce, de la Belgique, de la Tchécoslovaquie, du Luxembourg, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Pologne, de la Yougoslavie, ainsi que le représentant du général de Gaulle, au nom de la France libre, se réunissaient au vieux palais de Saint-James et y signaient une déclaration.

a Le terme Axe (Forces de l'Axe, Axe Rome-Berlin-Tokyo) désigne l'ensemble des pays (Allemagne, Italie et Japon) qui se sont battus contre les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.

1941 : La Charte de l'Atlantique...

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Photo ONU : Photo historique

 

1941 : La Charte de l'Atlantique

 

Le 14 août 1941, le Président des États-Unis Franklin D. Roosevelt et le Premier ministre britannique Winston Churchill ont proposé, puis signé la Charte de l'Atlantique, un document regroupant une série de principes devant servir au maintien de la paix et de la sécurité internationale.

Le Président Roosevelt et le Premier Ministre Churchill sur le USS Augusta lors de la rencontre historique au terme de laquelle fût signée la Charte de l'Atlantique, le 14 août 1941.

Un nouveau pas vers la constitution d'une organisation mondiale fut franchi trois mois après la Déclaration du palais de Saint-James, au cours de l'entrevue mémorable du Président Roosevelt et de M. Churchill, Premier Ministre britannique.

En août 1941, l'Axe continuait apparemment à l'emporter. Les rencontres entre Hitler et Mussolini aboutissaient immanquablement à un « parfait accord », de mauvais augure. L'Allemagne s'était ruée sur l'URSS, mais la puissance de ce nouvel allié n'avait pas encore été révélée et les États-Unis, s'ils apportaient déjà une aide matérielle, n'étaient pas encore entrés en guerre.

14 août 1941  ||  Une déclaration commune

On apprit un jour que le Président Roosevelt et M. Churchill étaient en conférence « quelque part en mer » — sur cette mer où se livrait la gigantesque bataille de l'Atlantique — et, le 14 août, les deux chefs publiaient une déclaration commune appelée à passer à l'histoire sous le nom de Charte de l'Atlantique.

Ce document n'était pas un traité entre deux puissances. Ce n'était pas non plus une expression définitive et officielle de leurs vues sur la paix. C'était uniquement, de la part de deux hommes d'État, une affirmation, comme l'indiquait le document, « de certains principes communs, à la politique nationale de leurs pays respectifs » et sur lesquels ils fondaient leurs espoirs d'un avenir meilleur pour le monde.

La Charte de l'Atlantique

L'organisation du monde

Des huit points de la Charte de l'Atlantique, deux se rapportaient directement à l'organisation du monde.

Sixième article - sûreté dans leurs propres frontières

« une fois définitivement détruite la tyrannie nazie », dit l'article 6, « ils espèrent voir s'établir une paix qui fournira à toutes les nations les moyens de demeurer en sûreté dans leurs propres frontières, et qui donnera l'assurance que tous les hommes, dans tous les pays, pourront vivre libérés de la crainte et du besoin ».

Septième article  traverser sans entraves les mers et les océans

L'article 7 proclame qu'une telle paix devrait permettre à tous les hommes de traverser sans entraves les mers et les océans.

L'organisation de la paix

Huitième article - renoncer à l'usage de la violence

Le huitième et dernier point du document esquisse comme suit l'organisation de la paix :

« Ils sont convaincus que toutes les nations du monde, pour des motifs aussi bien réalistes que spirituels, devront finir par renoncer à l'usage de la violence. Puisqu'à l'avenir aucune paix ne saurait être durable tant que les nations qui menacent ou pourraient menacer de commettre des actes d'agression en dehors de leurs frontières continueront à disposer d'armements terrestres, navals ou aériens, ils sont convaincus qu'en attendant l'institution d'un système permanent de sécurité générale établi sur des bases plus larges, il est essentiel de désarmer ces nations.

En outre, ils entendent faciliter et encourager toutes autres mesures pratiques susceptibles d'alléger, pour les peuples pacifiques, le fardeau des armements »

Les principes fondamentaux de la justice internationale

D'autres passages de la Charte de l'Atlantique proclamaient également les principes fondamentaux de la justice internationale :

pas d'annexions de territoires;

pas de modifications de frontières sans l'accord librement consenti des peuples intéressés;

droit pour chaque peuple de choisir la forme de son gouvernement;

facilités d'accès égales pour tous aux matières premières.

Les conditions de travail, le progrès économique et la sécurité mondiale

Cinquième article - collaboration entre les nations la plus complète dans le domaine économique

Le cinquième paragraphe de la déclaration laissait présager le travail constructif dont s'occuperait l'organisation internationale future. Ce texte déclarait que les deux hommes d'État désiraient réaliser entre les nations la collaboration la plus complète dans le domaine économique, afin de garantir à toutes de meilleures conditions de travail, le progrès économique et la sécurité mondiale.

Un message d'espérance

Venant des deux grands chefs démocratiques du moment, impliquant tout l'appui moral des États-Unis, la Charte de l'Atlantique a produit une impression profonde parmi les Alliés engagés dans la lutte. Pour les pays occupés par l'ennemi, c'était comme un message d'espérance qui laissait entrevoir la création d'une organisation mondiale fondée sur les vérités permanentes de la morale internationale.

La Charte de l'Atlantique n'avait pas grande valeur juridique, mais cela n'enlevait rien à son importance. Car, si la valeur d'un traité dépend, en dernière analyse, de la sincérité de l'esprit dans lequel il a été conçu, une profession de foi commune par des nations pacifiques ne pouvait pas manquer de revêtir une importance considérable.

24 septembre 1941  ||  Une promesse de coopération

Peu de temps après le retour de M. Churchill de sa rencontre en mer, dix gouvernements réunis à Londres donnaient leur appui aux principes de la Charte de l'Atlantique et s'engageaient à contribuer de toutes leurs forces à leur application. Cette déclaration était signée le 24 septembre par l'Union soviétique et par les gouvernements des pays européens occupés par l'ennemi : la Belgique, la Grèce, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et par les représentants du général de Gaulle pour la France.

1942 : La Déclaration des Nations Unies...

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Photo ONU/Photo historique

 

 

1942 : La Déclaration des Nations Unies

 

Les représentants de 26 États en lutte contre l'Axe proclament leur appui à la Charte de l'Atlantique en signant à Washington Déclaration des Nations Unies. Ce document marque la première utilisation officielle de l'expression « Nations Unies », suggérée par le Président Roosevelt.

 

La Déclaration des Nations Unies

Le 1er janvier 1942, le Président Roosevelt, M. Winston Churchill, M. Maxim Litvinov (Union soviétique) et M. T. V. Soong (Chine) signaient un bref document auquel allaient adhérer le lendemain les représentants de 22 autres pays. Dans ce document, les gouvernements signataires s'engageaient à contribuer de la façon la plus complète à l'effort de guerre commun et à ne pas signer de paix séparée.

La Déclaration des Nations Unies

Cette alliance totale s'inspirait des principes de la Charte de l'Atlantique, et la première clause de la Déclaration des Nations Unies disait que les gouvernements signataires de la présente Déclaration avaient

« . . . souscrit à un programme commun de buts et de principes énoncés dans la déclaration conjointe du président des États-Unis d'Amérique et du Premier ministre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, en date du 14 août, connu sous le nom de Charte de l'Atlantique ».

Trois ans plus tard, lors des préparatifs de la Conférence de San Francisco, les invitations de furent adressées qu'aux pays qui, avant mars 1945, avaient déclaré la guerre à l'Allemagne et au Japon et souscrit à la Déclaration des Nations Unies.

Les 26 signataires originaires

Les 26 signataires originaires étaient : les États-Unis d'Amérique, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, l'Union des Républiques socialistes soviétiques, la Chine, l'Australie, la Belgique, le Canada, le Salvador, le Guatemala, le Honduras, le Luxembourg, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Pologne, la Yougoslavie, le Costa-Rica, Cuba, la Tchécoslovaquie, la République dominicaine, la Grèce, Haïti, l'Inde, les Pays-Bas, le Nicaragua, le Panama et l'Union Sud-Africaine.

Les signataires ultérieurs

Par la suite, les pays suivants adhéraient à la déclaration : le Mexique, la Colombie, l'Iraq, l'Iran, le Libéria, le Paraguay, le Chili, l'Uruguay, l'Égypte, la Syrie, la France, les Philippines, le Brésil, la Bolivie, l'Éthiopie, l'Équateur, le Pérou, le Vénézuela, la Turquie, l'Arabie saoudite, le Liban.

1943 : Conférences de Moscou et de Téhéran...

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Photo ONU / Photo historique 

 

 

1943 : Conférences de Moscou et de Téhéran

 

« Nous sommes certains que notre accord nous permettra d'assurer une paix durable. Nous avons pleinement conscience de la responsabilité suprême qui nous incombe, ainsi qu'à toutes les Nations Unies, d'édifier une paix à laquelle soit acquis le bon vouloir de la grande majorité des peuples et qui bannisse du monde, pour de nombreuses générations, le fléau de la guerre et la terreur que ce fléau inspire ».

 

Photo ONU / Photo historique 

Dans une déclaration signée à Moscou, la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'URSS ont préconisé la création d'une organisation internationale chargée du maintien de la paix et de la sécurité. Cet objectif fut réaffirmé par les dirigeants des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'URSS à Téhéran.

Dans une déclaration signée à Moscou le 30 octobre 1943, la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'URSS ont préconisé la création d'une organisation internationale chargée du maintien de la paix et de la sécurité. Cet objectif fut réaffirmé par les dirigeants des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'URSS à Téhéran le 1er décembre 1943.

Dès avant 1943, toutes les principales nations alliées s'étaient engagées à continuer la lutte jusqu'à la victoire complète et à tenter ensuite de créer un monde où « tous les peuples du monde pourront vivre une vie libre, hors d'atteinte de la tyrannie et conforme à leur désir et à leur conscience propre ». Mais il restait encore à jeter les bases d'une organisation mondiale et cela n'a été fait qu'en octobre 1943, à la Conférence des Ministres des affaires étrangères du Royaume-Uni, des États-Unis et de l'Union soviétique.

30 Octobre 1943  ||  Moscou 

Le Secrétaire d'État aux affaires étrangères des États-Unis, M. Cordell Hull, un homme d'âge avancé, voyageait pour la première fois de sa vie en avion pour se rendre à cette Conférence à Moscou. Le 1er novembre, un document signé la veille par MM. Vyacheslav Molotov Anthony Eden, Cordell Hull et Foo Ping Shen, ambassadeur de Chine en URSS, fut communiqué à la presse.

1er Décembre 1943  ||  Téhéran

En décembre, deux mois après la Déclaration des quatre puissances, MM. Roosevelt, Staline et Churchill, réunis pour la première fois à Téhéran, capitale de l'Iran, déclaraient qu'ils avaient tracé un plan commun destiné à assurer la victoire finale.

Déclaration de Moscou

C'était une déclaration par laquelle les quatre puissances s'engageaient à continuer la lutte commune jusqu'à la reddition de l'ennemi. A l'article 4, les Ministres des affaires étrangères :

« Reconnaissent la nécessité d'établir aussitôt que possible, en vue de la paix et de la sécurité internationales, une organisation internationale fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous les États pacifiques et ouverte à tous les États, grands et petits ».